Domaine de Peyrevent
RENCONTRES VIGNERONNES
Domaine de Peyrevent
Connaissez-vous les vignerons du domaine de Peyrevent ?
Nadine et Christian Séguy cultivent 15 hectares à Névian et sillonnent les salons tout au long de l’année à travers l’hexagone pour faire connaitre leurs vins - de vrais petits bijoux qui fleurent bon l’amour de notre riche terroir
Quelle est l’histoire de vos vins ?
Christian : Comme les 2 générations précédentes le faisaient dans notre famille, nous avons amené notre raisin à la cave coopérative jusqu’en 1999, date à laquelle nous avons décidé de nous installer en cave particulière. Notre première récolte date donc de 2000. Il m’a tout de même fallu courir après Madame pendant 8 ans pour réussir à la convaincre ! Ça a été le plus compliqué pour moi.
Pourquoi avoir pris cette décision ?
Christian : En me contentant de déposer le raisin à la coopérative, j’avais l’impression de ne pas terminer le travail. J’avais envie de vinifier… sans trop penser, à l’époque, à explorer le côté commercial. Puis quand nous avons franchi le pas, il a fallu prendre le bâton de pèlerin et aller vendre notre vin !
Aviez-vous en tête un profil de vin particulier ?
Nadine : Nous voulions faire un Corbières digne de notre terroir. Nous voulions faire connaître aux consommateurs que l’on part rencontrer en dehors des Corbières la qualité de nos vins. Nous avons un terroir magique, un ensoleillement incroyable, nous avons absolument tout… Alors il faut continuer à tirer les vins de Corbières vers le haut !
Comment décririez-vous vos vins ?
Christian : L’idée est de faire des produits haut-de-gamme, avec une petite production. Nous tâchons de produire des jus très fruités. Certains ont de la puissance, d’autres juste du fruit, mais tous parlent de notre région. Au bout de 20 ans, nous arrivons à faire exactement les produits que l’on souhaite.
Comment avez-vous fait au début pour vinifier vous-mêmes ?
Nadine : Au début, heureusement que le laboratoire Dejean était là… La première année, je me suis retrouvée tout seule dans la cave ! Gilles Dejean venait 2 fois par semaine passer une heure avec moi. Il m’a tout m’expliqué de A à Z.
Christian : L’œnologue apporte la technique, mais surtout son palais et sa grande mémoire olfactive. C’est ainsi que nous avons fait évoluer nos vins. L’œnologue, c’est le docteur du vin. Et on a tous besoin de docteurs par moments !
Quelle est votre gamme en Corbières ?
Christian : En Corbières, nous avons 4 vins rouges.
- Un assemblage Syrah/Grenache sans passage en fût ;
- Le même assemblage auquel on ajoute un peu de Carignan, et de la Syrah vieillie en fût. Je ne boise volontairement qu’une partie, afin de conserver du fruit.
- Une cuvée à dominante de Syrah avec une point de Grenache, assez corsée, avec des rendements très faibles qui proviennent de vignes situées sur des coteaux.
- Une cuvée haut de gamme à dominante de Mourvèdre, élevée en fût.
Procédez-vous à une sélection parcellaire pour votre cuvée haut-de-gamme ?
Christian : Non, il s’agit plutôt d’une sélection écologique : les sangliers et les lapins se chargent de faire la taille pour nous J dans une vigne située en pleine garrigue… C’est la nature, on laisse vivre les animaux !
Sur le plan de l’environnement justement, comment travaillez-vous ?
Christian : Nous sommes certifiés HVE depuis cette année. En vérité, voilà plusieurs années que nous travaillons très proprement et que nous aurions pu prétendre au label.
Nadine : Cela fait 20 ans que l’on fait « du vrai ». Nous utilisons du soufre et de la bouillie bordelaise, des engrais de la distillerie issus des marcs que nous récupérons, etc. Nous plantons aussi des rosiers dans les vignes…
Quelle est votre vision des vins de Corbières aujourd’hui ?
Nadine : Nous nous rendons sur 19 salons par an, disséminés dans toute la France (les Vosges, la frontière suisse, la Champagne, le Grand Est, la Bretagne, le Centre de la France et la région parisienne), plus un en Belgique. Et l’on se rend compte aujourd’hui que dans une période où certains vignerons voient leurs ventes stagner, voire baisser, nous sommes en hausse. Je pense que cela est dû au fait que les clients qui fréquentent les salons viennent véritablement chercher du Corbières pour leur qualité. On sent un véritable engouement pour nos vins.
Christian : En 2000, quand nous avons commencé, les gens « passaient au large » des stands de Corbières sur les salons… Aujourd’hui quand ils voient le nom Corbières, ils viennent spontanément vers nous et sont heureux de goûter nos produits.